Tom DiCillo et Johnny Depp, le duo parfait

Film sorti le 9 juin 2010

 

Que vous soyez amateur, inconditionnel, où que vous ne connaissiez rien à la musique des Doors, ce documentaire ne vous fera aucun mal. Fabriqué à partir de belles images d'archives, baignées dans la musique du groupe, il offre, une heure et demie durant, un joli résumé de son histoire sur fond de guerre du Vietnam et de contre-culture, avec en prime la voix grave et sensuelle de Johnny Depp. Dans la peau du narrateur invisible, fan des Doors, selon le dossier de presse, ajoute une touche supplémentaire au mythe. Pour réaliser le film, les producteurs ont fait appel à Tom DiCillo : « Non seulement ça m'intéressait, mais j'avais un concept : n'utiliser que des archives, ce qui permettait de faire un film ancré dans son époque.» Le film fait ressortir chacune des individualités du groupe, en fusion.

 

A l'instar de leurs influences musicales. Plus en nuances que la fiction d'Oliver Stone en 1991, « When you're strange » montre aussi une époque dont le groupe est le symptôme : l'Amérique des sixties, pétrie de paradoxes. Du début à la fin du film, les images de concerts, de répétitions, de temps morts vécus par les musiciens des Doors, alternent avec celles de HWY : An American Pastoral, film de fiction réalisé par Jim Morrison en 1969. Le chanteur poète y apparaît lui-même, barbu, cheveux longs, sorte d'alter ego de Jack Kerouac, au volant de sa voiture ou errant seul sur le bas-côté. Premier documentaire réalisé sur les Doors, c'est le film officiel de leur histoire. Cocktail bien dosé de sexe, drogue et rock'n'roll, poliment mis à distance par la voix off. Toutes les anecdotes connues y passent, sans donner de frisson et sans écorner la légende, procurant pas moins un doux plaisir de régression nostalgique, ce qui n'est pas sans charme, dès lors que l'époque dans laquelle il plonge paraît déjà si lointaine et si exotique, dès lors que la musique des Doors a conservé toute sa vigueur, son inventivité débridée, sa liberté, dès lors que Jim Morrison reste un des spécimens masculins les plus plaisant à regarder.

On the road (Sur la route)

Film sorti le 23 mai 2012 et réalisé par Walter Salles

 

Au lendemain de la mort de son père, Sal Paradise (Sam Riley), apprenti écrivain new-yorkais, rencontre Dean Moriarty (Garrett Hedlund), jeune ex-taulard au charme ravageur, marié à la très libre et très séduisante Marylou (Kristen Stewart). Entre Sal et Dean, l’entente est immédiate et fusionnelle. Décidés à ne pas se laisser enfermer dans une vie trop étriquée, les deux amis rompent leurs attaches et prennent la route avec Marylou. Assoiffés de liberté, les trois jeunes gens partent à la rencontre du monde, des autres et d’eux-mêmes.

 

Dans les explosions musicales effrénées du Jazz naissant, dans la folie pure et désinhibée d'une génération post-seconde guerre mondiale avide d'authenticité, Walter Salles retranscris les voyages délirés de Dean Moriarty et Sal Paradise, représentations littéraires de Jack Kerouac et Neal Cassady. Il fallait oser mettre en images ce "roman manifeste" de la "Beat Generation", alors que depuis plus de cinquante ans, de grands réalisateurs s’étaient cassés les dents sur le projet. Walter Salles a pris ce risque insensé et ne s’en est pas si mal sorti, il a su garder la modestie nécessaire à l’entreprise considérable, il mérite d’être salué. Pour autant, "Sur la route" ne peut pas être un chef d’œuvre puisque le livre de Kerouac en est un. Walter Salles peint avec talent les paysages grand format, les beaux visages et les jeunes corps, l’urgence, la frénésie, la soif de vivre, bref l’atmosphère du roman. Mais la plupart des trouvailles sont dans le livre. Il faut l’ouvrir dès que possible.

Sur la route a rencontré un échec commercial dès sa sortie en salles. Beaucoup de critiques négatives. Les personnes qui qualifient ce film "ennuyant", "que du sexe", n'ont pas lu le livre Kerouac ou en tout cas pas la bonne version. Le film est basé sur le rouleau original, si vous l'aviez lu vous vous rendriez compte que le livre est long à lire. Walter Salles a très bien capté l'ambiance. La génération "Beat" prône la liberté, ici parfaitement représenté. Liberté de faire ce que l'on veut quand on le veut, la liberté sexuelle et enfin l'esprit anti-consommation. Si ce n'est pas ça la génération Beat, c'est quoi alors ? Ce film est tout simplement une réussite !

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